Les présidents de plusieurs fédérations et syndicats se sont récemment exprimés concernant la baisse soudaine des tarifs du segment des toitures et ombrières de moyenne puissance, en adressant une lettre au Premier Ministre François Bayrou.
Daniel Bour président d’Enerplan, Jules Nyssen président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER), Jean-Christophe Repon président de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB), Arnaud Rousseau président de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) et Olivier Salleron Président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) craignent que les décisions prises dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie mettent en péril plusieurs dizaines de milliers d’emploi.
« Nous souhaitons alerter sur une décision qui, si elle est maintenue, mettra un coup d’arrêt brutal à l’un des secteurs les plus dynamiques de la transition énergétique, expliquent-ils. Les annonces récentes sur les nouveaux objectifs de la PPE et la baisse soudaine des tarifs du segment des toitures et ombrières de taille moyenne mettent en péril plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans les territoires, des centaines d’entreprises et les chances d’industrialisation du secteur, à travers un recul sévère des objectifs solaire, une baisse rétroactive des tarifs depuis le 1er février, et un mécanisme de dégressivité inadapté. »
« Ces mesures ne sont pas qu’une affaire de chiffres, précisent-ils. Elles vont affecter directement les entreprises du bâtiment qui se sont formées et structurées pour répondre à la demande croissante, les agriculteurs, particuliers, entreprise du tertiaire et industriels qui comptaient sur le photovoltaïque pour réduire leur facture énergétique et diversifier leurs revenus, et l’industrie solaire française qui perd un débouché stable, pourtant essentiel pour conforter le tour de table préalable à l’investissement dans ses usines. »
Pour les présidents de ces fédérations, le photovoltaïque est aujourd’hui « un levier essentiel de souveraineté énergétique territoriale, bénéficiant d’une acceptabilité locale totale et d’un large consensus politique. Son impact économique est considérable : il génère 800 millions d’euros de retombées pour le monde agricole et 4 milliards d’euros en 2024 pour l’économie des PME locales et des artisans, des emplois ancrés dans nos territoires et non délocalisables. »
Estimant qu’il serait incompréhensible de compromettre un tel moteur de développement au nom d’un ajustement précipité, ils demandent aujourd’hui un compromis équilibré « permettant de concilier les objectifs de rigueur budgétaire avec les besoins de la transition énergétique et industrielle de la France. »
